Tensions entre religions à l'école

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Étude de cas

Tensions entre religions à l'école

Type de formation

Lycée professionnel

Définition de l'apprenant

Deux lycéens de 17 ans, réfugiés syriens, de confession musulmane.

Description du groupe

Une classe mixte, d'une vingtaine de jeunes de 17 à 18 ans, avec peu d'élèves issus de l'immigration.

Définition de la situation initiale

Dans un lycée professionnel, une classe de 20 personnes (17-18 ans) de culture familiale chrétienne, mais plutôt non pratiquants, accueille deux réfugiés syriens, Mariam et Rami, frère et sœur, musulmans. Maîtrisant mal le français, ils ont des difficultés d'intégration et des problèmes scolaires. Ils bénéficient cependant de cours intensifs de langue.

En plus des barrières linguistiques, Mariam et Rami se sentent également confrontés aux préjugés de certains élèves. La plupart ont tendance à les ignorer mais une minorité les harcèle systématiquement, au sujet du foulard de Mariam ou en demandant à Rami quand il va se faire exploser. Mariam et Rami se sentent isolés, ils ne se sentent pas du tout intégrés et ils ne veulent pas venir en cours.

Description du cours

Formation préparatoire en hôtellerie-restauration.

Description de l'équipe éducative

Un enseignant s'est rendu compte de l'accueil réservé aux réfugiés par certains élèves.

Actions possibles et impacts
Actions
Impacts

L'enseignant informe la classe qu'il va consacrer une session sur la liberté de religion et ses conséquences. Le sujet étant sensible, l'enseignant ne partira pas des problèmes qui se sont produits. Il commencera par présenter la loi qui interdit le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse, dans les écoles, les collèges et les lycées publics. Il la mettra en rapport avec l'article 9 de la Convention européenne des droits de l'homme qu'il pourra distribuer. Une discussion ouverte permettra aux élèves d'échanger sur les droits de l'homme, la démocratie et sur le vivre ensemble.

Les élèves sont sensibilisés à la liberté de religion. Ils se rendent compte que c'est un droit fondamental et qu'elle ne doit pas être cause de discrimination. Ils comprennent aussi les limites imposées par une société démocratique qui refuse le prosélytisme et qui promeut la laïcité. Ils comprennent la nécessité d'une liberté de conscience et de croyance ainsi que les limites nécessaires d'une expression dans un espace public commun.

Le lycée organise une semaine sur le dialogue interreligieux. Les élèves sont invités à présenter leurs croyances religieuses et non-religieuses à différents moments et sur différents supports (ateliers animés par des élèves, présentations vidéo, activités artistiques, explications des symboles...). Des intervenants extérieurs peuvent être invités.

Les élèves sont sensibilisés à l'existence de différentes religions sans que soit introduite de hiérarchie de valeurs. Il s'agit de dépasser les stéréotypes que chacun mobilise pour aborder les religions qu'il ne connaît pas.

Les représentants de l'administration et des enseignants se réunissent pour élaborer un code interne de prévention et de gestion des cas de discrimination religieuse dans l'établissement. Il s'agit de proposer des activités éducatives préventives à mener sur le long terme et de gérer des cas, éventuellement avec la participation de professionnels (conseillers d'éducation, psychologues, travailleurs sociaux...)

Cette stratégie permet d'organiser des actions systématiques au niveau de la classe et du lycée, grâce à une approche interdisciplinaire permettant des résultats durables.

Mots-clés
Laïcité
Discriminations
Réfugiés
Exclusion
Religion